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« Sound of Freedom ». Ne pas tourner le dos au mal
Le film « Sound of freedom » (Le Chant de la liberté), inspiré d’une histoire vraie, aborde le thème délicat et douloureux de la pédophilie, mais nous fait aussi réfléchir sur l’importance de ne pas se désintéresser de la douleur d’autrui, de la souffrance vécue par les personnes fragiles et sans défense.
Il ne détourne pas le regard, Tim ! Il ne laisse pas la douleur des autres échapper de son cœur. Il l’accueille, il en combat la cause et, aussi longtemps qu’il le faudra, laisse de côté sa vie privée brillante et confortable, mettant sa propre vie en grand danger.
Sound of freedom – Il canto della libertà. Foto Ufficio stampa Il canto della libertà © 2010Tim est américain, il a une femme qu’il aime et des enfants merveilleux. Il est policier (Département de la Sécurité intérieure des États-Unis) et s’occupe de l’un des maux les plus horribles dont l’être humain est capable : la pédophilie. Il en a vu beaucoup, il a arrêté beaucoup de criminels ; son métier lui a causé beaucoup de souffrance, y compris la frustration de n’être jamais parvenu à ramener un enfant victime de la traite à sa vie d’avant.
Lorsqu’il est saisi par l’histoire d’un petit garçon hondurien nommé Miguel – le premier qu’il parvient à ramener à son père après un long travail d’investigation -, il découvre qu’aussi sa sœur Rocio fut kidnappée par une organisation criminelle pour en faire une esclave du sexe. De l’amitié avec l’attachant Miguel surgit l’engagement de ramener sa chère sœur à la maison : Tim se mettra à l’œuvre pour réussir, même une fois que le financement de sa mission sera interrompu.
Il restera en Colombie, à Carthagène et, avec l’aide d’autres personnes qui ont choisi la voie du bien, il s’engagera sur un sentier périlleux, qui le mènera dans une zone reculée de la forêt amazonienne où se sont retranchées les forces armées révolutionnaires de Colombie. Là, en effet, la petite Rocio est retenue captive : soutenu par sa foi en Dieu, Tim agira en héros.
Le terme est également celui qui convient à l’empreinte du film, mais dans le combat intrépide et valeureux de l’homme, il y a l’élan humain de redonner la paix à deux petits innocents (symbole de tous les enfants du monde), dans toute la mesure du possible, au-delà de la souffrance vécue. Leur restituer rêves et affections, le bonheur de l’enfance. Rendre telle, heureuse, cette période fondamentale de la vie, constitue un devoir moral de tout adulte, c’est ce que nous rappelle l’exemple du film, à travers l’esprit profondément paternel de Tim.
Voilà ainsi résumée l’intrigue du film « Sound of freedom » – le Chant de la liberté -, inspiré de l’histoire vraie de Tim Ballard, joué par un excellent Jim Caviezel (le Jésus de « la Passion »). Depuis juillet dernier, le film a entamé son périple sur le circuit indépendant américain, rencontrant un grand succès. Réalisé par Alejandro Monteverde, produit par le même Mel Gibson, il fut déjà tourné en 2018, mais connut une très longue et complexe gestation dans la distribution, jusqu’à ce que les droits passent aux Angel Studios (ceux de The Chosen) : avec les réseaux sociaux, ils en furent les porte-parole auprès du public. En Italie, le film est arrivé le 19 février 2024, distribué par Dominus Production.
Au-delà des vicissitudes qui ne l’ont amené que maintenant dans les salles, au-delà de la contamination par le thriller, le film dénonce résolument un fléau mondial sanguinaire et le fait (bien à propos) sans montrer explicitement la violence ; par contre, surtout dans la première partie, il fait ressentir la douleur. Une douleur nécessaire à éprouver. Au-delà de quelques passages narratifs moins convaincants, Sound of freedom fait plus : il nous montre des hommes capables de se battre, de sortir de leur zone de confort pour défendre les plus fragiles, pour entraver par tous les moyens la force du mal. C’est aussi à ce second niveau, plus abstrait, plus général, que se situe l’utilité d’un film tel que « Sound of Freedom » – Le Chant de la liberté.