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Serbie : être la maison que l’on construit
Un père de famille peut enfin se permettre d’acheter une maison pour ses enfants. Mais il n’a pas les ressources financières ni les forces physiques pour la restructurer lui-même. Autour de lui une communauté se mobilise.
« En trois jours, nous avons pu refaire le toit et remplacer les plafonds en terre et en chaume par des panneaux de placoplâtre. » Ce sont les mots enthousiastes de Janos Kalman, serbe, de nationalité hongroise et père de trois enfants. Il est émerveillé de voir sa maison transformée. Naguère encore, il vivait dans une maison délabrée, sans eau, au milieu de champs incultes il avait toujours rêvé d’en avoir une à lui mais n’avait jamais pu s’en offrir.
Grâce à une indemnisation à la suite d’un accident et à la générosité de nombreuses personnes, il a enfin pu réunir la somme nécessaire à l’achat d’une maison. Mais il y avait un autre problème. Elle avait besoin d’être restructurée. « J’aurais aimé pouvoir la remettre en état, dit-il, mais j’étais conscient que je ne pourrais jamais le faire seul. » Après son accident du travail, Janos a marché pendant 10 ans avec des béquilles. Aujourd’hui, il a récupéré, mais il ne peut toujours pas plier son genou. Il avait besoin d’aide pour ces travaux.
C’est ainsi que la communauté des Focolari s’est mobilisée, en mettant en pratique la devise #daretocare (« oser prendre soin »), proposée par les Jeunes pour un Monde Uni.
« Nous avons décidé de dresser une liste des personnes qui étaient particulièrement dans le besoin, explique Cinzia Panero, membre des Focolari en Serbie : certaines avaient des difficultés financières, d’autres étaient malades, d’autres n’avaient pas de maison. » Parmi elles, Janos, qui avait encore des travaux à réaliser, « mais l’aide que j’ai reçue est un grand cadeau pour moi », dit-il.
Un autre fait important caractérise cette expérience : l’habitation de Janos est située en Voïvodine, une région autonome de Serbie composée de divers groupes ethniques (Slovaques, Ruthéniens, Roumains, Croates, des populations qui pour la plupart parlent le hongrois). En outre, certaines personnes de la République Tchèque ont contribué aux travaux de rénovation, en recueillant de l’argent pour les matériaux nécessaires et en envoyant deux bénévoles en Serbie. Tout cela s’est accompagné d’une grande délicatesse: ceux qui ont aidé financièrement, par exemple, ont voulu écrire un message personnel adressé aux destinataires de la somme envoyée. Les bénéficiaires ont répondu avec gratitude et émotion. Ces marques d’attention ont contribué à créer un climat de famille malgré la distance. Un véritable travail d’équipe entre différentes cultures.
Parmi les volontaires qui ont apporté leur aide, l’un d’entre eux a déclaré : « En plus d’aider une personne dans le besoin, j’ai eu l’impression de sortir de ma zone de confort. On peut aller vers l’autre pour construire une maison. Une façon de la faire vivre déjà ».
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